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Beaux-Arts et Arts Graphiques

Peintures, dessins, sculptures et autres gravures constituent un fonds particulièrement riche. Il s’impose comme le miroir d’un territoire, celui des Landes de Gascogne, et des artistes qui en sont issus et l’ont si bien magnifié aux époques moderne et contemporaine. Les œuvres du peintre dacquois Léon Gischia (1903-1991) sont un ensemble à part entière, tant par leur nombre conséquent que par leur grande diversité.

Dans les collections : « LA PÉDOUILLE » D'ALEX LIZAL

Datée de 1904, cette huile sur panneau de 32 x 41 cm a été réalisée par le peintre dacquois Alex Lizal (1878-1915). Elle illustre un campement de bohémiens établi en lisière de forêt à Yzosse (commune à l’est de Dax), près du ruisseau de La Pédouille (« pouilleux » en gascon) que l’on devine à droite de la composition. Cet endroit insalubre et marécageux est utilisé comme décharge publique.

Bien loin de cette ambiance malsaine, l’artiste présente une scène paisible et sereine, malgré un ciel menaçant. L’instant semble même figé et brossé sur le vif, mais deux éléments apportent toutefois une touche de dynamisme. Au premier plan à droite, une femme s’apprête à quitter le camp, tenant avec élégance sous le bras un panier en osier vide. En arrière-plan, on aperçoit une autre femme et ses deux enfants qui semblent revenir de la forêt toute proche. Toute la communauté, qui s’affaire autour des traditionnelles roulottes en bois attelées à des chevaux, parait être là depuis quelques temps, comme en témoigne le linge qui sèche.

Lizal l’anarchiste se reconnaît en ces personnes qui incarnent errance et liberté, lui rappelant sa vie de bohème parisienne.

« La Pédouille », huile sur toile d'Alex Lizal (1904) / © Musée de Borda - Dax - photo Alban GILBERT

Hommage à Sandy », huile sur toile de Léon Gischia (1975) / © Musée de Borda - Dax - photo Alban GILBERT

FONDS LÉON GISCHIA

Peintre incontournable en France pendant et après la Seconde Guerre mondiale, il forme le noyau de la Nouvelle École de Paris avec les Peintres de Tradition Française.

Le musée conserve le fonds le plus important consacré à cet artiste, avec plus de 500 œuvres léguées en 1996 et 2002 par sa veuve. Situé dans le prolongement des grands maîtres de l’hexagone (Bonnard, Matisse, Léger, Picasso), son art évolue vers une stylisation et progressivement vers la non figuration : la couleur évoque à elle seule volumes, espaces et lumière.

Homme de l’art complet et de talent, il a un rôle déterminant dans le renouveau du théâtre d’après-guerre auprès du metteur en scène Jean Vilar. Liés par l’amitié, ce dernier le considère comme son « conseiller capital » dans l’aventure du Festival d’Avignon et du Théâtre National Populaire.

PEINTRES DES LANDES DE GASCOGNE

Qu’ils soient passionnés, fascinés, amoureux, ou un peu des trois à la fois, de nombreux peintres ont représenté leurs terres de naissance ou d’adoption aux 19e et 20e siècles :

  • Les Landais : Alex Lizal (1878-1915), Jean-Roger Sourgen (1883-1978)et Gaston Larrieu (1908-1983)
  • Les Bordelais : Pierre-Gaston Rigaud (1874-1939)et Marius Gueit (1877-1956)

Leurs toiles, servies par un style naturaliste ou impressionniste maîtrisé, permettent de déconstruire l’image réductrice de « Sahara français » inhospitalier qui colle encore aux Landes au début du 20e siècle. Elles ont aussi une vraie valeur ethnographique, en donnant un bel éclairage sur les magnifiques paysages et la vitalité des gens de leur époque.

Ces chantres des particularismes provinciaux trouvent plusieurs héritiers, dont Bernard Nogaro (1926-2007), adepte de l’art naïf avec ses personnages colorés et précis.

Paysage landais, huile sur toile de Jean-Roger Sourgen (1950) / © Musée de Borda - Dax - photo Serge Lafourcade

Sainte Cécile en bois polychrome / © Musée de Borda - Dax - photo Alban GILBERT

Sculptures

Reconnu comme un des grands céramistes français, Édouard Cazaux (1889-1974) possède une sensibilité prononcée pour la sculpture, développée suite à sa rencontre avec Charles Despiau. Resté fidèle à ses attaches familiales, il modèle des éléments en terre cuite faisant référence aux Landes telles que des statuettes de porteuses de cruches.

Bas-reliefs de Saint Antoine et de Saint François (17e siècle), ronde bosse de Sainte Cécile (17e siècle), statues de la Vierge (du 16e au 19e siècle) … les représentations religieuses en bois polychrome sont nombreuses. Elles s’inscrivent dans le champ de l’art sacré, parfois énigmatique, et sont entrées dans les collections au fil du temps par don et legs essentiellement.