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Les collections scientifiques constituent l’essence-même de l’identité du musée de Borda. En effet, ce dernier tient son nom de Jacques-François de Borda d’Oro (1718-1804), dont la Ville a acheté le cabinet d’histoire naturelle en 1807, créant ainsi le musée municipal de Dax. Il conserve également la mémoire de son parent, le Chevalier Jean-Charles de Borda (1733-1799), un des plus illustres savants du siècle des Lumières.
Les travaux du médecin dacquois Jean Thore (1762-1823) permettent d’apprécier l’originalité floristique du département avant les grandes transformations du 19e siècle, que sont l’extension du boisement de pins maritimes suite à un drainage systématique. Il est la mémoire d’essences menacées à l’époque et, pour certaines, aujourd’hui disparues. Sa collection de plantes utilitaires (médicinales, alimentaires ou fourragères, tinctoriales ou ornementales) a été constituée de la fin du 18e siècle au début du 19e siècle. Ce naturaliste amateur est le seul à herboriser de manière systématique dans les Landes avant 1806.
Cet herbier est composé de 21 paquets contenant au total plus de 4 000 planches. Chaque paquet est serré entre deux cartons solides et épais, fermé par des bandelettes en cuir. Les échantillons de plantes séchées reposent sur des supports en papier chiffon, et sont ordonnés d’après la classification artificielle de Linné (selon la constitution de la fleur, le nombre des étamines et des pistils). Ils sont accompagnés d’étiquettes indiquant le nom scientifique de chaque plante.
Herbier de Jean Thore / © Musée de Borda - Dax - photo Ph. Salvat
Dents de requin fossilisées © Musée de Borda – Dax – photo Ph. Salvat
L’apport scientifique de Borda d’Oro est considérable pour l’avancée des sciences du 18e siècle. Il fournit à ses confrères bordelais et parisiens, tels Réaumur ou Cuvier, des données de terrain concrètes, leur permettant par exemple de prouver l’avancée des mers dans les temps géologiques.
Seulement 5% de la collection paléontologique et pétrographique du Dacquois subsistent encore aujourd’hui dans les collections du musée. Initialement riche de 1240 fossiles, 486 spécimens de roches, minéraux et concrétions, elle ne compte plus aujourd’hui que quelques éléments sûrs : dents de requins, coquillages de mollusques, vertèbres de cétacés. Tous ces fossiles ont été mis au jour localement, notamment au quartier d’Abesse à Saint-Paul-lès-Dax et à Saugnac-et-Cambran.
Des herbiers historiques du 18e au 20e siècle permettent d’apprécier l’originalité floristique du pays, et sont la mémoire d’essences dont certaines sont disparues.
Si l’herbier du médecin et botaniste dacquois Jean Thore en est le fleuron, on peut également citer l’herbier d’Émilie Bacler d’Albe qui consiste en des algues collectées sur les plages du Pays basque dans la première moitié du 19e siècle, celui de Lapeyrère qui concerne toute la France avant 1930, ou encore celui du docteur Antonio Aparisi-Serres qui est un ensemble d’algues provenant essentiellement du Calvados et de la Manche dans la première moitié du 20e siècle.
Malgré leur fragilité et leur ancienneté, ces herbiers sont dans un état remarquable, avec des plantes qui ont conservé toutes leurs couleurs. Une grande opération de numérisation a eu lieu en 2017 afin d’assurer leur conservation et leur consultation par le plus grand nombre
Ils sont à découvrir en ligne.
Herbier d'Émilie Bacler d'Albe / © Musée de Borda - Dax - photo Alban GILBERT
Cercle répétiteur de géodésie (don Willaumez) / © Musée de Borda - Dax - photo Alban GILBERT
Physicien, mathématicien et navigateur, Jean-Charles de Borda est le personnage emblématique de la ville de Dax.
Faisant partie des 72 savants dont le nom figure sur la Tour Eiffel, il est l’inventeur d’outils de mesure révolutionnaires. Le plus connu demeure le cercle de réflexion, essentiel en navigation pour faire le point en mer (recherche de la latitude et de la longitude), inventé par Borda, et réalisé par l’habile fabricant d’instruments de mesures, Etienne Lenoir. Alors que le premier exemplaire est réalisé en 1774, le musée en possède un exceptionnel, offert en 1788 par le roi Louis XVI à Jean-Baptiste-Philibert Willaumez, un de ses marins les plus méritants.
Le cercle répétiteur de géodésie, adapté par le Chevalier à partir du cercle de réflexion, acquiert sa renommée par son utilisation lors de la mesure du méridien terrestre entre Dunkerque et Barcelone, entre 1792 et 1799, et qui permettra de définir la mesure du mètre.
D’autres instruments liés aux travaux de Jean-Charles de Borda sont aussi à noter : sextants, demi-pied-de-roy…
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