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Le musée de Borda possède des collections ethnographiques issues autant du champ local que des aires africaines et asiatiques. Les témoignages matériels conservés évoquent les sociétés des 19e et 20e siècles, dont certains traits demeurent. Les objets du quotidien ou plus exceptionnels sont autant de fenêtres ouvertes sur la vie d’hommes et de femmes du territoire ainsi que sur les relations de la société française avec les cultures extra-européennes.
Originaire du Bénin, ce masque est un bel exemple des collections léguées par Raphaël Milliès-Lacroix, ancien maire de Dax et surtout Ministre des colonies de 1906 à 1909.
Le décor de reptile caractéristique permet d’identifier sa fonction. Il est utilisé lors d’une cérémonie nocturne par les hommes de la société secrète Gèlèdè, dont le nom signifie « apaisement des mères » et qui est issue du peuple des Yorubas. Cette cérémonie rend hommage à la mère primordiale, Iyà Nlà, ainsi qu’au rôle joué par les femmes dans l’organisation sociale. Selon les croyances, leur pouvoir est ambivalent et certaines, dont l’énergie vitale (l’ « ase ») est exceptionnelle, sont considérées comme des sorcières qui menacent l’équilibre de la société. En arborant ce type d’artifice, les hommes sont chargés de les apaiser et de les divertir.
Parés de ce masque porté au-dessus du visage comme un casque, face vers le ciel, et dissimulés sous de longs costumes féminins chamarrés, les hommes se déplacent par paire, restant muets et mimant l’histoire de leur masque. Pendant leur passage, les femmes reprennent les chants racontant le thème de ce dernier.
Masques Gèlèdé / © Musée de Borda - Dax - photo Phox Thiercelin Dax
Péga landais / © Musée de Borda
Divers instruments agricoles et forestiers permettent de saisir le passage, au milieu du 19e siècle, d’une activité agro-pastorale à la sylviculture.
On peut citer les outils propres au gemmage et à l’exploitation des résineux : le hapchot, la curette et le pot.
Des objets qui sont le reflet de la vie quotidienne des Landais, que cela soit les vêtements, les sabots et les échasses de bois qui habillent leurs pieds, mais aussi les pégas, ces cruches en terre cuite portées par les femmes sur la tête.
La production de céramiques et faïences du bas Adour montre la richesse du sous-sol, le savoir-faire des artisans, et l’art de la table locaux.
Bustes, portraits, ouvrages, fascicules … le musée conserve la mémoire des scientifiques et édiles locaux qui ont participé à l’avènement du thermalisme médical à Dax au 19e siècle.
De plus, des affiches et objets publicitaires, ainsi que des cartes postales, sont autant de références à la démocratisation de cette activité au siècle suivant.
Les collections regorgent aussi d’objets liés à des établissements aujourd’hui disparus ou remaniés, à l’image
Affiche promotionnelle du thermalisme dacquois en 1930 / © Musée de Borda - Dax - photo Alban GILBERT
Boléro d'écarteur de course landaise / © Musée de Borda - photo Alban GILBERT
Le musée témoigne des traditions tauromachiques ancrées dans le sud-ouest. Course landaise ou corrida espagnole sont illustrées par un fonds important de photographies et d’affiches ainsi qu’une série d’éventails décorés.
Il conserve également plusieurs « habits de lumières » de toreros, véritables œuvres pesant environ 10 kg, brodées de couleurs vives, ainsi que des tenues d’écarteurs avec leurs boleros colorés et finement ouvragés.
Ministre des colonies du gouvernement Clemenceau de 1906 à 1909, le Maire de Dax Raphaël Milliès-Lacroix (1850-1941) a légué au musée une belle collection d’objets africains reçus en cadeaux à l’occasion de ses visites officielles.
Il rapporte ainsi une centaine de pièces de son périple en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire et Bénin) en 1908 : chapeaux, calebasses, bracelets, statuettes, instruments de musique, bijoux, trônes, récades, armes, et masques. Tous ces objets évoquent le quotidien, l’art, les rites, et le pouvoir de l’Afrique au début du 20e siècle.
Les collections regorgent également de statuettes, vaisselle, vases, et autres objets originaires d’Asie.
Trône de dignitaire africain / © Musée de Borda - Dax - photo Phox Thiercelin Dax
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