Étienne Mondineu

Peintre de genre, paysagiste et portraitiste, Étienne Mondineu (1872-1940) mène une carrière dont auraient rêvé tous les artistes de province qui aspiraient à vivre de leur art. Ses tableaux représentant la vie quotidienne dans les Landes de Gascogne lui valent d’être remarqué par l’État, qui lui achète ou commande de nombreuses œuvres.

Ses scènes des Landes de Gascogne offrent un témoignage précieux sur la vie rurale à son époque, avec ses marchés, son labeur, ses distractions. Son œuvre s’intéresse aussi à des moments plus exceptionnels. Ainsi peint-il deux toiles magistrales de lande en feu.

La sincérité du regard de Mondineu, alliée à la solidité d’un style naturaliste maîtrisé, offre des toiles belles à voir, riches de détails authentiques, mais jamais pittoresques. Le peintre accorde à ces hommes et ces femmes affairés à leurs tâches quotidiennes, dans leur gravité ou leur légèreté, toute leur dignité et rend la vérité de l’instant. Mondineu, s’il a vécu toute sa vie d’artiste et peint dans le Paris des avants-gardes (il fût d’ailleurs voisin un temps d’un certain Pablo Picasso, rue des Grands Augustins) n’a cependant pas suivi leur quête de renouveau pictural. Il a suivi sa propre voie artistique, plus académique, et est resté profondément attaché à sa terre natale de Houeillès, où il revenait fréquemment.

Et l’on ne peut a posteriori que s’en féliciter, tant pour la grande qualité des peintures qu’il nous offre à voir, que pour l’importance que prend désormais l’exactitude ethnographique de son œuvre dans notre regard sur un monde révolu, celui des Landes de Gascogne autour de 1900.